Jour 1
Dès l'aube, un commissaire me
rend visite. Comme il sait lire, il me demande mon passeport. Il découvre mon
nom et pâlit.
- Vous êtes Fabien Pesty ? Le lauréat du concours francophone de
la nouvelle de Rueil-Malmaison ?
- C'est moi-même je me présente.
- Excusez-nous, M. Pesty, on ne
vous avait pas reconnu ! On va vous accompagner à l'aéroport.
Je suis transféré dans une
Limousine et escorté par les motards, toutes sirènes stridentes, à Roissy.
Là-bas, le tapis rouge m'est déroulé et on jette des pétales de roses sur mon
passage jusqu'à l'avion. Heureusement j'ai mis des chaussettes propres.
Je rejoins Carole Berté, la
directrice de la médiathèque. Elle a des pétales de roses plein les cheveux et
je lui demande discrètement si elle a pensé à mettre des chaussettes propres.
Elle me répond qu'à Paris, c'est tous les jours qu'on en met.
L'avion est un Boeing, immense.
Nous nous installons à notre place, au huitième étage de l'appareil. Je peux
alors visionner un film sur l'écran plasma 82 cm incrusté dans le dossier du
siège de devant. Je regarde Bambi, deux fois, parce que c'est le premier de la
liste et que je n'ai pas trouvé comment en sélectionner un autre, ni comment
l'empêcher de repartir depuis le début. D'habitude je pleure toujours quand le
chasseur tue la maman de Bambi, mais là, la biche qui agonise en québécois,
j'ai ri deux fois.
Arrivé à Montréal, je suis
conduit à mon hôtel. On me fournit un plan de ma chambre et la notice pour
régler la piscine à vagues qui y est installée. Je me délasse un peu dans le
jacuzzi et m'aperçois plus tard, en observant l'espèce de piste qui sert
d'égouttoir à vaisselle, qu'il s'agissait en fait de l'évier. J'en ai bien
profité en faisant du bateau sur l'éponge.
Dans mon cahier, j'écris que le
temps est ensoleillé et chaud, et que dans ce pays, tout à l'air plus grand.
Puis je dors sur l'éponge car je n'ai pas retrouvé mon lit.
A suivre...
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