samedi 31 août 2013

Des nouvelles de Madame Eve Chambrot, Lauréate du prix Don Quichotte 2012



Madame Eve Chambrot, Premier prix en 2012 de notre concours de nouvelles, a la joie de nous annoncer la sortie de son roman  : 

LE NOEUD DE POMME,  La Valette Editeur.

Félicitations !

Pour en savoir plus cliquez ICI



vendredi 30 août 2013

Prix Don Quichotte - Prix de la ville de Rueil Malmaison

Madame  Christiane Dordonnat, lauréate du prix Don Quichotte pour la meilleure nouvelle rueilloise, partage avec nous ses impressions à propos de son voyage à Fribourg en compagnie de Madame Carole Berté, directrice de la médiathèque Jacques Baumel de Rueil Malmaison. 


        

  " De retour de Fribourg, je tenais à vous remercier pour ce très agréable séjour. 

     Ce fut une découverte  pour moi car je connaissais peu la Suisse et j'ai pu bénéficier à la fois de la présence amicale et chaleureuse de Carole Berté et des personnes qui nous ont accueillies avec beaucoup de gentillesse.

            Monsieur Alain-Jacques Tornare, en particulier,  nous a fait découvrir son travail de recherche sur les parodies de Tintin et nous avons visité avec lui son exposition extrêmement intéressante et originale sur la  variété des copies et autres documents inspirés par cette BD célèbre. Il nous a également montré avec passion et enthousiasme, les richesses architecturales et historiques de sa ville.

         Le lendemain, nous avons donc eu beaucoup de plaisir à retrouver, d'abord en petit train puis à pied  dans la ville haute et la ville basse, les ruelles typiques, les monastères et les églises qui forment le patrimoine culturel exceptionnel de Fribourg. Nous avons également admiré les œuvres originales de Tinguely et de Niki de Saint Phalle ainsi que les vitraux modernes de Manessier.

        Quelle merveilleuse initiative que ce concours de nouvelles Don Quichotte, et je suis vraiment très honorée - et reconnaissante- pour ce très beau cadeau ; merci encore.

        Avec toute mon amitié

Christiane Dordonnat "

dimanche 25 août 2013

Finir l'été en beauté...


Fin des aventures ébouriffantes de Fabien au pays des Caribous



Jour 7

Je me réveille à pas d'heure, j'ai pas de montre. Le soleil perfore la vitre, troue le rideau et enfonce ses rayons dans mes yeux. J'y laisse trois dixièmes à chaque œil et rejoins à tâtons la salle de bains. Dans le miroir, je croise un type endormi au regard mauvais. J'espère pour lui qu'il n'a pas une lecture devant des millions de personnes prévue ce matin, sinon c'est le fiasco assuré.
Je fais des longueurs dans la baignoire, histoire de me dégourdir les palmes. Je saute dans mon plus beau costume, celui de ma première communion. Je mets des chaussettes propres. J'accessoirise mon accoutrement en lui adjoignant une écharpe rouge et une pipe à bec. Ainsi déguisé, je peux passer incognito pour un écrivain renommé. Mon paradoxe et moi sommes prêts à affronter cette foule immense que j'entends déjà se faire surestimer sous ma fenêtre par les syndicats.

Le moment de lecture se décompose en cinq mouvements joués par autant d'auteurs. 
De hauteur, il en est question lorsque je prends le micro. Du sommet de ma chaire, je prends le parti de subjuguer la salle et de l'émouvoir aux larmes avec mon histoire dont le héros meurt à la fin.
Je passe le restant de la journée à rédiger des autographes et à recevoir des prix littéraires.

Le soir, dans les bras de groupies énamourées, et dans mon cahier, j'écris que le temps, j'aurais pas cru. Et que tout a l'air plus grand dans c't'hostie d'pays, surtout mon talent d'écrivain.



Jour 8

J'ai pas envie de me réveiller, j'ai pas envie qu'on soit un autre jour. Pas celui-ci, en tous cas, pas le dernier. J'espère une tempête de neige qui clouera les avions au sol. On m'a promis des cinquante centimètres de poudreuse dans les guides touristiques, qu'on me les donne ! Et les volcans islandais, jamais là quand on a besoin d'eux. Je glisse un œil entre les rideaux, il fait un temps splendide, c'est déprimant.

J'ai pas eu le temps de tout faire : chasser l'ours à dos d'orignal, manger du sirop d'érable à dos de lapin, faire des photos à mettre sur Facebook, prendre l'accent, conduire un truck, sauter dans la piscine du haut de frigo, faire un bœuf avec Robert Charlebois, appeler mon patron et démissionner, je veux rester ici.
La police vient me chercher et me raccompagne à l'avion. Je supplie Carole pour qu'elle m'autorise à remporter les douze prochaines éditions du concours mais je constate à regret qu'elle est incorruptible.
Je cache une bombe dans mon sac pour être gardé prisonnier ici. Je suis sûr que les cellules y sont plus spacieuses que mon duplex.
Rien n'y fait, même les douaniers sont sympas. Foutu pays.

A Paris, il pleut. Il fait 4° en plein soleil, y'a pas de soleil.


Le soir, dans mon souvenir, j'écris un livre. J'ajoute que tout a l'air plus grand dans ce pays, tout est démesuré, vaste, immense. J'écris que c'est un grand voyage que je viens de faire.