Quand Thomas Bentley, quatorze ans, apprend que son père
n’est en réalité pas son père, ses certitudes sont atomisées d’un coup, ses
préoccupations d’ado reléguées au second plan. Sa mère décide de persister dans
le lent pourrissement des non-dits et refuse de lui révéler l’identité de son
géniteur. Thomas entreprend alors une longue enquête pour débusquer SA vérité.
Au fil des années, les morceaux du puzzle s’assemblent, dessinant peu à peu la
silhouette du père absent, dont les choix interrogent. La passion d’un métier,
en l’occurrence celui de reporter-photographe de guerre, peut-elle justifier le
renoncement à l’amour, à la paternité ? Les rencontres qui jalonneront le
parcours de Thomas seront essentielles pour grandir et trouver l’apaisement.
Ce livre est tout d’abord un voyage au cœur d’une époque
(années 60-70), décrite de manière tout à fait juste et réaliste, mais c’est
avant tout un voyage intérieur délicat et touchant.
J’ai été touchée.
Par les personnages qui ont vite de l’épaisseur, par les
dialogues simples qui ne sombrent jamais dans le pathos, par l’émotion brute et
la violence inouïe de certaines situations. La construction est habile et l’intérêt
du lecteur subtilement porté jusqu’au dénouement.
Touchée aussi par la profondeur du questionnement sur le
métier de reporter, photographe ou pas, qui a eu un écho dans mon parcours
personnel. La prise de risque, l’adrénaline qui monte, la quête du scoop
justifient-elles l’abandon de joies plus ordinaires ? Y-a-t-il une bonne
réponse ?
La force des images est là, celle des photographies de
Grégoire, mais aussi dans celles que nous générons à la lecture. La complexité
de l’humain est au cœur de ce roman, n’est-ce pas ce qui le rend
passionnant ?
Marie-Line
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